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lundi 31 août 2015

Comment garder les Dieux à leur place dans votre pratique sorcière.




Il est courant dans le milieu sorcier polythéiste (notamment dans la Wicca, la Santeria ou le Hoodoo par exemple) d’avoir une dévotion presque excessive où se mêle respect et peur.
On retrouve parfois des commentaires de personnes qui ont pris l’habitude de travailler avec certaines divinités/saints un peu excessifs. Ces personnes n’ont pas appris ce qu’était un travail magique avec ces forces et la façon de faire afin qu’elles ne prennent pas le pouvoir et le contrôle sur leur vie.

Certains en viennent jusqu'à craindre ces forces et leur énergie (ou leur courroux) quand ils réclament certaines choses. Le résultat est qu’ils n’ont pas tout de suite la réponse à leur requête, parfois pas du tout. Ils font donc la même erreur que beaucoup de travailleurs spirituels font, à savoir laisser ces forces dominer leur vie.



Tout d’abord, la première chose à savoir est qu’il n’y a pas véritablement de divinité dans vos statues ou dans vos représentations, mais un daïmon. La notion d’« agathodaimon » et de  « Cacodaimons » n’est pas étrangère à ceux qui s’intéressent un minimum aux anciennes pratiques théurgiques et magiques de l’Antiquité, la notion d’« essence du dieu » que l’on retrouve dans plusieurs religions antiques sous un autre nom.


Les daïmons sont des théophanies d’êtres divins, reliant le praticien à sa divinité par l’intermédiaire de la pensée, des offrandes ou une visualisation créant un psychoplasme (égrégore).
C’est d’autant plus logique qu’il serait parfaitement vaniteux de notre part de penser que l’on peut convoquer un Dieu, qui, de par son essence, est bien plus proche de la perfection que nous, simples mortels.
Dans leurs rites, les sorciers, mages et autres praticiens ont souvent besoin de supports, de représentations du divin afin de s’y relier. C’est à ces représentations qu’ils adressent leurs prières, leurs invocations et leurs offrandes et c’est par ce moyen qu’ils obtiennent parfois se qu’ils désirent.

Chaque divinité/saint à des offrandes, couleurs, jours, parfums spécifiques qui lui sont propres. C’est à travers cette analogie entretenue régulièrement que se développe un égrégore puissant et une magie religieuse terriblement efficace. C’est à travers ces pratiques que l’officiant peut vibrer en harmonie avec sa divinité et se mettre dans un état psychique et vibratoire adéquat pour faire appel à cette force. Laissons de côté les discours New-Age débilitant remplis de licornes, d’amour universel et autres délires mystiques. Dans cette magie religieuse, l’officiant vibre avec sa divinité ; il s’élève vers son Dieu/Déesse et ne s’abaisse certainement pas à supplier à travers des prières larmoyantes et miséreuses qui le mettraient dans un état de soumission. Bien au contraire, il se place en hiérostasie, il se grandit, se purifie et vibre en totale harmonie avec sa divinité. Mais je n’argumenterai pas plus sur ce discours théurgique qui s’éloigne de la simple magie et qui n’est pas le sujet de cet article.

Il y a pas mal de divinité à l’humeur plus que bipolaires ou fauteurs de troubles
C’est souvent le cas pour des Dieux/Déesses dits sombres (comme Hadès, Hécate, Lilith, Loki, les Exus, Baron Samedi, Mama Brigitte…) mais également des saints dans la pratique Hoodoo ou dans la Santeria (.Sainte-Marthe, Sainte-Barbe, Saint Expedit, Saint-Simon, Saint Cyprien, la Santa Muerte…).
Ces forces (appelons-les comme ça) sont bien connues pour être assez exclusives et cherchant souvent à contrôler la vie du praticien quand celui-ci n’est pas assez fort. Et malheureusement, ce dernier ne s’en rend jamais compte.
Certaines forces deviennent paresseuses. Si vous les nourrissez trop, si vous leur offrez constamment des offrandes et que vous ne leur demandez jamais rien, alors on peut penser qu’ils ont déjà le contrôle sur vous.

Ainsi, par exemple, si chaque semaine vous faites des offrandes de nourriture, des offrandes de tabac, de rhum, de fruits par exemple, et que vous ne faites pas appel à eux pour qu’ils vous aident, vous rendrez le daïmon paresseux et il ne fonctionnera plus quand vous en aurez besoin. Pourquoi le ferait-il puisque que de toute manière vous lui donnez ce qu’il veut !
Donc quand vous remarquez que vos enchantements ne fonctionnent plus, il est temps de les mettre au régime. Ne les nourrissez plus, et ne leur offrez qu’un verre d’eau glacé (sauf si vous travaillez constamment avec une ou deux divinités en particulier).


Certaines Divinités ou Saints sont tellement exigeants qu’ils demandent leur propre autel, ainsi que des offrandes couteuses. Certains comme Hécate (et certains saints comme Ste Martha ou la Santa Muerte) sont connus pour ce genre de comportement.
Dans ces cas là, à vous de juger selon la relation que vous entretenez avec cette force, mais ne cédez pas si elle ne vous apporte rien. Bien sûr, on est loin des délires mystiques et autres comportements paranoïaques (ou comme on entend malheureusement parfois : « j’ai entendu la déesse me dire dans ma tête que…. »).
C’est tout un ressenti énergétique, une accumulation de songes et de faits qui vous confirme que, là encore, ce besoin qu’a la divinité de « réclamer » telle ou telle chose est archi connu (notamment dans les magies africaines plus qu’efficaces).

Pour la petite anecdote, une praticienne a écrit un jour qu’une certaine Déesse qu’elle utilisait dans sa magie lui réclamait un autel plus imposant, et, en plus des songes divers où elle rêvait de grands temples, une énergie quasi malsaine se dégageait de la statue de la Déesse. Comme la femme vivait bien mais modestement, elle se planta devant son sanctuaire et lui dit qu’elle  serait enchantée de lui donner un autel plus gros, quand elle lui accorderait une plus grande maison ou de gagner à la loterie. Et que, si c’était hors de portée de sa puissance, elle devrait vivre en paix avec elle ainsi que tout le petit monde de son occultum et être heureuse là où elle était.
Après avoir fait cela, elle n’a plus jamais eu de problèmes avec cette déesse. Elle n’a pas eu de nouvelle maison et la Déesse n'a pas eu son big autel!

Quand une divinité ne donne plus aucun résultat alors qu’elle fonctionnait très bien dans le passé, il est temps de la remettre à sa place !
J’en vois certains (au relent de judéo-christianisme) craindre le courroux de leur Dieu.
N’ayez surtout pas peur, les dieux ont autant besoin de nous que nous avons besoin d’eux. Donc, la première chose à faire est d’abord de leurs dire notre manière de pensée (dans le Hoodoo, on gronde les saints au nom de Jésus Christ leur maitre. Dans d’autres pratiques, au nom d’une force supérieur ou Dieu « suprême » de leurs panthéons). Si cela ne suffit pas, il faut retirer les offrandes des autels concernés et leur dire clairement qu’ils n’en auront plus d’autres tant qu’ils ne travaillent pas avec vous. N’hésitez pas à nourrir les autres divinités autour en les remerciant bien pour ce qu’ils vous ont donné et un verre d’eau froide à celui ou celle qui ne vous répond pas.
Si il ou elle persiste à ne pas vous donner satisfaction, retournez la statue ou le portrait face au mur tout en répétant bien pourquoi vous faites cela.
Certes, cela peut faire rire et vous sembler terriblement enfantin, mais ce genre
de pratique existe depuis la lointaine Antiquité jusqu’à nos campagnes où il était courant de punir le saint voire même de jeter sa statue à la mer et de la remplacer par une nouvelle s’il boudait les suppliques. J’en veux pour exemple historique, un pharaon, n’ayant pas gagné une bataille, qui retira de son temple toutes les offrandes au dieu Amon.

Il faut bien réfléchir quand on veut travailler avec tel ou tel Dieu ou Déesse, et pas juste parce qu’elle est populaire, cool, ou que vous êtes attiré par elle sans se renseigner un minimum sur ses « qualités » et ses « défauts » sa mythologie et son passé. On ne se débarrasse pas non plus d’une divinité comme on change d’avis selon nos humeurs et le parcours de notre propre vie (« tiens, je veux un amant, je vais vénérer Lilith ». « Bon, j’en ai plus besoin maintenant je trouve que Aphrodite est plus fun ». Quelques mois après : « Allez, je me sens Asaru je vais vénérer Odin »…). On ne joue pas avec les Dieux !!!! Et c’est souvent ce genre de personnage instable, tant dans leur vie personnelle que spirituelle, qui accumulent les problèmes en tout genre.
Petit conseil d’ailleurs pour ce genre de personne. Si vous « n’utilisez » plus une divinité ou un saint, je vous déconseille de garder son image ou sa statue chez vous. Aspergez la photo ou la statue d’eau bénite ou d’eau lustrale et dites avec vos propres mots que vous coupez le lien avec cette force mais tout cela avec paix entre elle et vous (pour les plus aguerris, un rituel d’exécration serait le bienvenu). Vous devez ensuite vous débarrasser de l'image du Dieu ou du saint. Vous pouvez le céder, le donner à une mission locale, ou même le placer sur le porche de quelqu'un comme un cadeau surprise, mais vous ne pouvez pas le garder quand vous l'avez rejeté.


NB : S'il vous plaît, réfléchissez longuement et sérieusement avant de rejeter un saint ou une divinité.

 

Esprit trompeur.

Voici quelque chose dont on ne parle jamais sur le net, mais qui est parfaitement connu de certaines traditions notamment africaines et cubaines.
Ce n’est pas parce que vous achetez la statue d’une divinité que vous pouvez travailler directement avec elle. Il est important de purifier la statue aux quatre éléments et de la bénir avec l’huile tout en faisant régulièrement ses offrandes adéquates (faites donc un maximum de recherches sur elle) afin d’y intégrer son daïmon. Tout simplement parce que certaines forces instables peuvent y prendre place si cela n’est pas fait correctement et cela peut entraîner de nombreuses catastrophes dans la vie de l’acquéreur. Je le redis encore une fois, la magie n’est pas un jeu !
Je sais que cet article ne va pas plaire à tout le monde, surtout à ceux qui ont une vision angélique de leurs pratiques, mais ce n’est pas mon problème. Je ne fais que transmettre une partie des traditions que l’on m’a apprises. Une bouteille à la mer ? Peut-être !



Cet article, rédigé et mis en page par Athénos Orphée, est protégé par copyright ©. Nous vous demandons pour toute réutilisation de veiller à mentionner le nom de son auteure et de diriger un lien retour vers la présente page. En vous remerciant pour le respect du travail qui vous est transmit.

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