Il est courant dans le milieu sorcier polythéiste (notamment
dans la Wicca, la Santeria ou le Hoodoo par
exemple) d’avoir une dévotion presque excessive où se mêle respect et peur.
On retrouve parfois des commentaires de personnes qui ont pris
l’habitude de travailler avec certaines divinités/saints un peu excessifs. Ces
personnes n’ont pas appris ce qu’était un travail magique avec ces forces et la
façon de faire afin qu’elles ne prennent pas le pouvoir et le contrôle sur leur
vie.
Certains en viennent jusqu'à craindre ces forces et leur
énergie (ou leur courroux) quand ils réclament certaines choses. Le résultat
est qu’ils n’ont pas tout de suite la réponse à leur requête, parfois pas du tout.
Ils font donc la même erreur que beaucoup de travailleurs spirituels font, à
savoir laisser ces forces dominer leur vie.
Tout d’abord, la première chose à savoir est qu’il n’y a pas
véritablement de divinité dans vos statues ou dans vos représentations, mais un
daïmon. La notion d’« agathodaimon » et de « Cacodaimons » n’est pas étrangère à
ceux qui s’intéressent un minimum aux anciennes pratiques théurgiques et
magiques de l’Antiquité, la notion d’« essence du dieu » que l’on
retrouve dans plusieurs religions antiques sous un autre nom.
C’est d’autant plus logique qu’il serait parfaitement vaniteux
de notre part de penser que l’on peut convoquer un Dieu, qui, de par son
essence, est bien plus proche de la perfection que nous, simples mortels.
Dans leurs rites, les sorciers, mages et autres praticiens
ont souvent besoin de supports, de représentations du divin afin de s’y relier.
C’est à ces représentations qu’ils adressent leurs prières, leurs invocations
et leurs offrandes et c’est par ce moyen qu’ils obtiennent parfois se qu’ils
désirent.
Chaque divinité/saint à des offrandes, couleurs, jours,
parfums spécifiques qui lui sont propres. C’est à travers cette analogie
entretenue régulièrement que se développe un égrégore puissant et une magie
religieuse terriblement efficace. C’est à travers ces pratiques que l’officiant
peut vibrer en harmonie avec sa divinité et se mettre dans un état psychique et
vibratoire adéquat pour faire appel à cette force. Laissons de côté les
discours New-Age débilitant remplis de licornes, d’amour universel et autres
délires mystiques. Dans cette magie religieuse, l’officiant vibre avec sa
divinité ; il s’élève vers son Dieu/Déesse et ne s’abaisse certainement
pas à supplier à travers des prières larmoyantes et miséreuses qui le
mettraient dans un état de soumission. Bien au contraire, il se place en hiérostasie,
il se grandit, se purifie et vibre en totale harmonie avec sa divinité. Mais je
n’argumenterai pas plus sur ce discours théurgique qui s’éloigne de la simple
magie et qui n’est pas le sujet de cet article.
Il y a pas mal de divinité à l’humeur plus que bipolaires ou
fauteurs de troubles
C’est souvent le cas pour des Dieux/Déesses dits sombres (comme
Hadès, Hécate, Lilith, Loki, les Exus, Baron Samedi, Mama Brigitte…) mais
également des saints dans la pratique Hoodoo ou dans la Santeria (.Sainte-Marthe, Sainte-Barbe, Saint Expedit, Saint-Simon,
Saint Cyprien, la
Santa Muerte…).
Ces forces (appelons-les comme ça) sont bien connues pour
être assez exclusives et cherchant souvent à contrôler la vie du praticien
quand celui-ci n’est pas assez fort. Et malheureusement, ce dernier ne s’en
rend jamais compte.
Certaines forces deviennent paresseuses. Si vous les nourrissez
trop, si vous leur offrez constamment des offrandes et que vous ne leur demandez
jamais rien, alors on peut penser qu’ils ont déjà le contrôle sur vous.
Ainsi, par exemple, si chaque
semaine vous faites des offrandes de nourriture, des offrandes de tabac, de
rhum, de fruits par exemple, et que vous ne faites pas appel à eux pour qu’ils
vous aident, vous rendrez le daïmon paresseux et il ne fonctionnera plus quand
vous en aurez besoin. Pourquoi le ferait-il puisque que de toute manière vous
lui donnez ce qu’il veut !
Donc quand vous remarquez que vos
enchantements ne fonctionnent plus, il est temps de les mettre au régime. Ne
les nourrissez plus, et ne leur offrez qu’un verre d’eau glacé (sauf si vous
travaillez constamment avec une ou deux divinités en particulier).
Certaines Divinités ou Saints sont
tellement exigeants qu’ils demandent leur propre autel, ainsi que des offrandes
couteuses. Certains comme Hécate (et certains saints comme Ste Martha ou la Santa Muerte) sont
connus pour ce genre de comportement.
Dans ces cas là, à vous de juger
selon la relation que vous entretenez avec cette force, mais ne cédez pas si
elle ne vous apporte rien. Bien sûr, on est loin des délires mystiques et
autres comportements paranoïaques (ou comme on entend malheureusement
parfois : « j’ai entendu la déesse me dire dans ma tête
que…. »).
C’est tout un ressenti énergétique,
une accumulation de songes et de faits qui vous confirme que, là encore, ce
besoin qu’a la divinité de « réclamer » telle ou telle chose est
archi connu (notamment dans les magies africaines plus qu’efficaces).
Pour la petite anecdote, une praticienne
a écrit un jour qu’une certaine Déesse qu’elle utilisait dans sa magie lui
réclamait un autel plus imposant, et, en plus des songes divers où elle rêvait
de grands temples, une énergie quasi malsaine se dégageait de la statue de la Déesse. Comme la
femme vivait bien mais modestement, elle se planta devant son sanctuaire et lui
dit qu’elle serait enchantée de lui
donner un autel plus gros, quand elle lui accorderait une plus grande maison ou
de gagner à la loterie. Et que, si c’était hors de portée de sa puissance, elle
devrait vivre en paix avec elle ainsi que tout le petit monde de son occultum
et être heureuse là où elle était.
Après avoir fait cela, elle n’a plus
jamais eu de problèmes avec cette déesse. Elle n’a
pas eu de nouvelle maison et la
Déesse n'a pas eu son big autel!
Quand une divinité ne donne plus aucun résultat alors qu’elle
fonctionnait très bien dans le passé, il est temps de la remettre à sa
place !
J’en vois certains (au relent de judéo-christianisme)
craindre le courroux de leur Dieu.
N’ayez surtout pas peur, les dieux ont autant besoin de nous
que nous avons besoin d’eux. Donc, la première chose à faire est d’abord de
leurs dire notre manière de pensée (dans le Hoodoo, on gronde les saints au nom
de Jésus Christ leur maitre. Dans d’autres pratiques, au nom d’une force
supérieur ou Dieu « suprême » de leurs panthéons). Si cela ne suffit
pas, il faut retirer les offrandes des autels concernés et leur dire clairement
qu’ils n’en auront plus d’autres tant qu’ils ne travaillent pas avec vous. N’hésitez
pas à nourrir les autres divinités autour en les remerciant bien pour ce qu’ils
vous ont donné et un verre d’eau froide à celui ou celle qui ne vous répond pas.
Si il ou elle persiste à ne pas vous donner satisfaction,
retournez la statue ou le portrait face au mur tout en répétant bien pourquoi vous
faites cela.
Certes, cela peut faire rire et vous sembler terriblement enfantin,
mais ce genre
de pratique existe depuis la lointaine Antiquité jusqu’à nos
campagnes où il était courant de punir le saint voire même de jeter sa statue à
la mer et de la remplacer par une nouvelle s’il boudait les suppliques. J’en
veux pour exemple historique, un pharaon, n’ayant pas gagné une bataille, qui
retira de son temple toutes les offrandes au dieu Amon.
Il faut bien réfléchir quand on veut travailler avec tel ou
tel Dieu ou Déesse, et pas juste parce qu’elle est populaire, cool, ou que vous
êtes attiré par elle sans se renseigner un minimum sur ses
« qualités » et ses « défauts » sa mythologie et son passé.
On ne se débarrasse pas non plus d’une divinité comme on change d’avis selon
nos humeurs et le parcours de notre propre vie (« tiens, je veux un amant,
je vais vénérer Lilith ». « Bon, j’en ai plus besoin maintenant je trouve
que Aphrodite est plus fun ». Quelques mois après : « Allez, je
me sens Asaru je vais vénérer Odin »…). On ne joue pas avec les
Dieux !!!! Et c’est souvent ce genre de personnage instable, tant dans
leur vie personnelle que spirituelle, qui accumulent les problèmes en tout
genre.
Petit conseil d’ailleurs pour ce genre de personne. Si vous
« n’utilisez » plus une divinité ou un saint, je vous déconseille de
garder son image ou sa statue chez vous. Aspergez la photo ou la statue d’eau
bénite ou d’eau lustrale et dites avec vos propres mots que vous coupez le lien
avec cette force mais tout cela avec paix entre elle et vous (pour les plus
aguerris, un rituel d’exécration serait le bienvenu). Vous
devez ensuite vous débarrasser de l'image du Dieu ou du saint. Vous pouvez le céder, le donner à une mission locale, ou même
le placer sur le porche de quelqu'un comme un cadeau surprise, mais vous ne
pouvez pas le garder quand vous l'avez rejeté.
NB : S'il vous plaît,
réfléchissez longuement et sérieusement avant de rejeter un saint ou une divinité.
Esprit trompeur.
Ce n’est pas parce que vous achetez la statue d’une divinité
que vous pouvez travailler directement avec elle. Il est important de purifier
la statue aux quatre éléments et de la bénir avec l’huile tout en faisant
régulièrement ses offrandes adéquates (faites donc un maximum de recherches sur
elle) afin d’y intégrer son daïmon. Tout simplement parce que certaines forces
instables peuvent y prendre place si cela n’est pas fait correctement et cela
peut entraîner de nombreuses catastrophes dans la vie de l’acquéreur. Je le redis
encore une fois, la magie n’est pas un jeu !
Je sais que cet article ne va pas plaire à tout le monde,
surtout à ceux qui ont une vision angélique de leurs pratiques, mais ce n’est
pas mon problème. Je ne fais que transmettre une partie des traditions que l’on
m’a apprises. Une bouteille à la mer ? Peut-être !
Cet article, rédigé et mis en page par Athénos Orphée, est protégé par copyright ©.
Nous vous demandons pour toute réutilisation de veiller à mentionner le
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En vous remerciant pour le respect du travail qui vous est transmit.
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